Comment estimer les travaux à réaliser au moment de faire son offre d'achat ?

Au moment ou vous vous apprêtez à faire une offre d'achat sur un bien, il est important de savoir si vous serez bien en mesure de financer ce bien.

Quand on parle de financer un bien on parle du paiement du bien et des frais de notaire mais également des éventuels travaux qui seront à entreprendre en fonction de l'état du bien. Au delà de votre bien à proprement parler, il faudra également être bien attentif à ce qui est mentionné dans les PV d'AG concernant les travaux à venir dans la copropriété.

Travaux de rénovation : pourquoi il est important de bien les estimer ?

Avant de faire une offre d'achat pour un bien immobilier qui vous intéresse, il est essentiel d'évaluer si des travaux sont nécessaires et de déterminer leur ampleur.

La nature des travaux, qu'il s'agisse simplement d'une rénovation décorative ou d'une réhabilitation complète, aura un impact financier différent.

Il est important de connaître le montant des travaux pour plusieurs raisons : pouvoir négocier un prix plus bas avec le vendeur, vérifier si le coût total de l'achat et des travaux correspond à votre budget, inclure cette information dans le compromis de vente, et éventuellement intégrer les coûts des travaux dans votre demande de prêt.

Comment estimer ses travaux en 7 étapes

Estimer les travaux lors d'un achat immobilier peut être un processus complexe, mais voici quelques étapes pour vous guider et vous aider :

1. Évaluation visuelle : Faites une inspection visuelle approfondie du bien pour repérer les éventuels problèmes et travaux nécessaires. Prenez en compte l'état général du bâtiment, des installations électriques et sanitaires, de la toiture, des revêtements de sol, etc... Les PV d'AG pour les biens en copropriété ainsi que les diagnostics vont déjà vous fournir quelques informations.
2. Faites appel à des professionnels : Si vous identifiez des problèmes importants ou si vous souhaitez obtenir une estimation plus précise, faites appel à des professionnels tels que des entrepreneurs, des architectes ou des ingénieurs en bâtiment. Ils pourront vous fournir des évaluations détaillées des travaux nécessaires,
3. Obtenez plusieurs devis : Si vous prévoyez des travaux spécifiques, demandez des devis à plusieurs entrepreneurs qualifiés. Comparez les prix et les détails des devis pour avoir une idée plus précise du coût des travaux,
4. Recherchez des références : Renseignez vous sur les coûts moyens des travaux similaires dans la région où se trouve la propriété. Vous pouvez consulter des sites spécialisés, demander à des propriétaires ayant réalisé des travaux similaires ou contacter des professionnels du secteur immobilier,
5. Prenez en compte les imprévus : Prévoyez une marge de sécurité pour les éventuels coûts imprévus qui pourraient survenir lors des travaux. Les projets de rénovation peuvent souvent présenter des problèmes cachés qui nécessitent des ajustements budgétaires,
6. Considérez le coût de la main-d'œuvre : N'oubliez pas de prendre en compte les coûts de la main-d'œuvre, qui peuvent varier selon la région et le type de travaux,
7. Utilisez des outils en ligne : Il existe également des outils en ligne, tels que des calculateurs de coûts de rénovation, qui peuvent vous aider à estimer les dépenses en fonction de la taille et de l'état de la propriété.

Estimation des travaux après la signature de la promesse de vente : la condition suspensive

Il est essentiel d'estimer avec précision le coût des travaux avant de faire une offre d'achat, pour éviter de dépasser votre budget initial. Si vous manquez de temps, vous pouvez toutefois inclure une clause suspensive liée aux devis des travaux dans le futur compromis.

Ainsi, si le montant des travaux dépasse vos attentes ou votre capacité financière, vous pourrez annuler la vente sans pénalités. Mentionnez simplement dans votre offre d'achat : "La vente est soumise à la condition suspensive suivante : le montant des travaux de rénovation doit être inférieur à xxxx €, avec un devis à l'appui."

Vous pouvez également ajouter d'autres conditions suspensives, telles que l'obtention d'un permis de construire ou d'une autorisation de travaux.

Le coût d’une rénovation énergétique

Conformément à la loi « Climat et résilience » du 22 août 2021, les propriétaires de maisons individuelles ou d'immeubles classés F ou G doivent obligatoirement réaliser un audit énergétique depuis le 1er avril 2023 pour vendre leur bien.

Contrairement au diagnostic de performance énergétique (DPE) qui évalue la consommation d'énergie et les émissions de gaz à effet de serre du logement, l'audit énergétique propose un plan de rénovation énergétique cohérent et progressif pour améliorer le confort thermique et la qualité de l'air.

Il doit être réalisé par un professionnel qualifié, indépendant du propriétaire ou du mandataire, et les travaux proposés doivent respecter les servitudes du code du patrimoine et être proportionnés à la valeur du bien. L’audit est valable pendant cinq ans.

À partir de cette estimation, il est possible de bénéficier de nombreuses aides financières publiques ou locales comme MaPrimeRénov', l’Éco-prêt à taux zéro (éco-PTZ) qui peut atteindre jusqu’à 50 000 €, les « Coups de pouce économies d’énergie » et les Certificats d'Économies d'Energie (CEE).

Bon à savoir : pour simuler le montant des aides auxquelles vous pouvez prétendre et vérifier votre éligibilité, vous pouvez utiliser l’outil Simul’aides, un simulateur gratuit proposé par France Rénov’.

En synthèse, l'estimation des travaux est essentielle avant d'acheter un bien immobilier pour évaluer les travaux nécessaires et leur coût. Cela permet de négocier le prix avec le vendeur, vérifier si le budget correspond, inclure l'information dans le compromis de vente et demander un prêt immobilier.

Si vous n'avez pas le temps avant de signer la promesse de vente, une clause suspensive liée aux devis des travaux peut être incluse dans le compromis pour annuler la vente si le coût dépasse le budget. Dans le cadre d’une rénovation énergétique, l'audit énergétique est obligatoire pour vendre les biens classés F ou G, et il permet de bénéficier d'aides financières.