Tout dépendra en réalité de la durée du confinement et de l’état dans lequel seront les économies à la sortie de cette crise sans que personne ne soit en mesure aujourd’hui d’avoir une vision très claire.
Mais pour ceux qui ont des projets en cours ou qui avaient prévu une mise en vente de leur bien, comment est-ce que cela se passe.
Un marché immobilier qui a connu un arrêt quasi-total… sauf exception
Le confinement s’est traduit inévitablement par un arrêt quasi-total du marché qui s’explique par plusieurs facteurs.
Le fait qu’en ce début de confinement, les gens n’avaient plus la tête à cela et se sont concentrés sur l’organisation de ce confinement que cela soit avec la mise en place du télétravail ou leur organisation familiale avec en particulier la scolarisation à distance des enfants.
La plupart des projets immobiliers se sont également arrêtés car la plupart des acteurs ou des tâches inhérentes à une vente s’étaient arrêtées ou n’étaient plus possibles :
- Fermeture de la plupart des agences. La FNAIM a annoncé que parmi ses adhérents, 10 000 agences immobilières avaient fermé leurs portes lors de la mise en place du confinement soit la quasi-totalité du marché.
- Impossibilité de réaliser des diagnostics dont certains sont obligatoires dès la diffusion de l’annonce
- Impossibilité de mandater un photographe pour prendre des photos professionnelles pour la diffusion de l’annonce
- Impossibilité évidement de réaliser des visites
- Impossibilité d’aller chez le notaire pour finaliser sa vente sauf cas particuliers.
Comme vous le voyez, beaucoup d’impossibilités sur des tâches qui sont obligatoires lors de la mise en vente d’un bien immobilier.
Cette baisse d’activité s’est donc traduite naturellement par une baisse de trafic sur les sites de petites annonces immobilières. Bertrand Gstalder, CEO du groupe SeLoger indiquait une baisse de 40% de son trafic depuis la mise en place du confinement. Mais comme il l’indique lui-même, si l’on constate une baisse de 40% du trafic, cela signifie qu’un nombre encore très important d’internautes (60%) consultent le portail de petites annonces et poursuivent leur projet immobilier.
Certaines agences immobilières s’appuient sur la digitalisation pour poursuivre leur activité
Si le marché a fortement ralenti, un certain nombre d’acteurs continuent à travailler en tête desquels on retrouve les agences immobilières digitales (Hosman, Liberkeys, imkiz) dont le mode de fonctionnement à distance est le mode de fonctionnement habituel et qui sont donc en mesure de continuer à travailler sans trop changer leurs habitudes.
S’il reste compliqué de mener une transaction de bout en bout, il n’en demeure pas moins qu’une partie importante du travail peut être faite et que c’est ce qui permettra de repartir rapidement en sortie de confinement.
Chez imkiz par exemple, nous continuons à recevoir chaque jour des inscriptions de personnes qui souhaitent mettre des biens en vente que cela soit dans les grandes villes ou en province.
Pour chacune de ces demandes :
- Nous réalisons les estimations à distance comme nous avons toujours eu l’habitude de le faire jusqu’à présent
- Nous signons les mandats en signature électronique.
- Nous constituons le dossier de vente à distance là encore selon le même process que notre process habituel. La plupart des documents sont relativement simples à obtenir. Seuls les diagnostics sont problématiques puisque les diagnostiqueurs sont soumis au confinement.
- Nous diffusons les annonces selon une fois encore le même mode de fonctionnement que notre mode de fonctionnement habituel. L’envoi d’un photographe étant rendu impossible, nous nous appuyons sur les photos transmises par les propriétaires que nous retravaillons pour les améliorer.
- De la même façon, nous traitons l’ensemble des contacts que nous recevons, nous renseignons l’ensemble des contacts qui sont intéressés et pour lesquels nous organiserons des visites dès la fin du confinement
Pour les biens qui ont déjà fait l’objet de visites :
- Nous effectuons la négociation à distance pour le compte du propriétaire et nous gérons les offres qui sont faites et acceptées en ligne.
- Nous transmettons aux acquéreurs les éléments du dossier de vente les concernant et nous collectons leur plan de financement pour sécuriser l’offre.
Concernant l’obtention de crédits, les choses semblent suivre leur cours même si les choses semblent suivre leur cours
- Nous assurons la relation avec les notaires et nous organisons la signature des promesses de vente même si celles-ci sont rendues complexes en raison du confinement.
Concernant les dossiers de financement et comme nous l’avons vu, les banques et autres organismes de crédit continuent à fonctionner et à étudier les demandes de crédit. La digitalisation d’une partie importante de ce secteur facilitant les choses.
Par ailleurs concernant la signature des actes chez les notaires, l'Association Professionnelle des Intermédiaires de Crédit (AFIC) a demandé au gouvernement de prendre des mesures de soutien pour le crédit aux particuliers. Elle a notamment demandé à ce que la signature des actes authentiques à distance soit facilitée, en systématisant le recours aux moyens de visioconférence et signature électronique de documents afin de pallier la fermeture de nombreux offices notariaux.
Quelles seront les conséquences de la crise du Corona Virus sur le marché immobilier.
C’est la question que se posent de nombreux experts mais également les particuliers qu’ils soient vendeurs ou acquéreurs.
Pour certains, cette crise du COVID 19 va renforcer la dimension de valeur refuge de la pierre et aura donc un impact positif sur les prix. Bertrand Gstalder, CEO du groupe SeLoger, s’il indique une baisse de 40% de son trafic comme nous l’avons vu plus haut est convaincu que le trafic remontera en flèche dès la fin de la crise. C’est également la vision de Yann Jehanno, président du réseau Laforêt Immobilier qui estime que si le recul des mises en vente est bien réel, il faut s’attendre à un fort redémarrage de l’activité à l’issue de la crise sanitaire.
Pour d’autres, cette crise aura des conséquences lourdes sur l’immobilier et se traduira par une baisse des prix de l’ordre de 10% voire 15% comme en 2008, au moins à court terme, en raison de la difficulté à financer les projets.
La réalité, c’est qu’à ce stade il est très difficile d’avoir une vision certaine de ce qui va se passer. Cela dépendra de nombreux critères mais le principal sera celui de la durée de la crise et des conséquences qu’elle aura sur l’économie réelle et sur la solvabilité des acquéreurs.
Il est certain que si la crise dure, que le nombre de chômeurs augmente dans des proportions importantes, la politique d’octroi de crédits va se durcir. La banque de France avait à ce titre déjà alerté les banques en fin d’année en leur demandant de ne pas octroyer de crédit sur des durées au-delà de 25 ans et de s’assurer que les demandeurs ne se retrouvent pas en situation de surendettement.
Si on peut également penser que l’état veillera et prendra des dispositions pour que l’activité économique puisse reprendre de façon la plus rapide possible mais là aussi tout dépendra de la durée de la crise.
Il est donc difficile d’avoir une vision précise tant le nombre d’inconnues est élevé mais on peut recommander aux propriétaires qui envisagent de vendre leur bien de profiter de ce moment pour préparer la vente, réunir les pièces nécessaires, réfléchir aux différents scénarios de manière à être prêt quand la situation redeviendra normale.
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